Idée reçue n°1 : Les verres foncés des lunettes de soleil protègent mieux des UV que les verres blancs
FAUX
En réalité, la réponse appropriée est : « pas forcément ». En effet, plus un verre solaire est foncé, plus il filtre la lumière globale (tous les rayonnements compris), mais cela n’est pas gage de stopper à 100% les UV. C’est le matériau du verre, et plus précisément son « indice » (sa capacité à freiner la lumière) qui est responsable de cette coupure ou non. Ainsi, un verre blanc ayant un haut indice filtre totalement les UV alors qu’un verre solaire d’un indice de base en laissera passer jusque l’oeil. C’est pour cela qu’il est très important de choisir ses lunettes de soleil chez un spécialiste de la vision tel que l’opticien, afin d’être certain de l’origine des verres et ainsi de leur qualité de filtration. Idée
Idée reçue n°2 : Lire, ou être sur écran, dans l’obscurité use les yeux
FAUX
En revanche :
– Si la lecture se fait sur papier : les lettres manquant de contraste de par le mauvais éclairage, les muscles auront d’autant plus de mal à effectuer la fixation et la mise au point adéquates. Cela va provoquer une fatigue visuelle plus importante qu’en pleine luminosité. – S’il s’agit de la fixation d’un écran : du fait de la dilatation pupillaire il y a un phénomène d’éblouissement qui se produit donc un plissement permanent des yeux. Là encore une fatigue musculaire plus conséquente. Dans les deux cas, le champ visuel périphérique disparait (pièce dans l’obscurité) donc le cerveau a plus de mal à gérer et à interpréter les images des deux yeux en même temps. En cas de faiblesse initialement présente, cela peut occasionner un dédoublement de la zone de lecture.
Idée reçue n°3 : Une bonne vue indique une absence de défaut de vision
FAUX
L’astigmatisme est un défaut entrainant un manque de netteté notamment sur les contours de ce qui est fixé : s’il est de faible valeur, le manque de précision le sera également et passera donc inaperçu. Il pourra seulement apparaitre des picotements en fin de journée, un peu de fatigue visuelle liée à ce léger manque de netteté permanent. L’hypermétropie est un défaut que les yeux peuvent compenser tout seuls par une « simple » mise-au-point qui sollicite les muscles oculaires. La vision peut alors être parfaitement nette, et ce au loin comme au près. En revanche, cet « excès » de sollicitation peut causer des maux de tête, d’autant plus si la lecture d’un livre ou sur un ordinateur est utilisée car elle demande davantage d’effort que pour lire au tableau. Les symptômes à rechercher concernant ces défauts de vision seront plutôt une fatigue visuelle, des yeux qui piquent ou tirent en fin de journée, des maux de tête récurrents… Et ce surtout en fin de journée de travail ou en période scolaire pour les enfants/ adolescents : ces symptômes auront tendance à s’estomper en période de vacances, les muscles étant surtout fatigués par la vision rapprochée.
Idée reçue n°4 : Porter des lentilles comporte des risques
VRAI
Une véritable hygiène et une bonne connaissance des conditions de port, d’entretien… des lentilles sont indispensables car avec n’importe quelle lentille, il y a des possibilités de complications, notamment des infections. Il est donc important de ne pas porter des lentilles sans l’avis d’un ophtalmologiste puis le suivi par un spécialiste tel que l’opticien afin de pouvoir avoir été au préalable informé de toutes les notions importantes entourant le port de lentille de contact, même occasionnel. De plus, il est tout aussi important de choisir, toujours avec son professionnel de santé optique, les différentes solutions entourant ce port de lentilles (de nettoyage, de conservation, d’hydratation de l’oeil…) afin qu’elles soient appropriées à vos besoins.
Idée reçue n°5 : Ne pas porter ses lunettes aggrave la vision
FAUX
Porter, ou ne pas porter, ses lunettes n’a aucune incidence sur l’évolution du défaut de vision. Tout ce que l’on risque est : – De ne rien voir au loin, ne pas pouvoir lire les pancartes ou au tableau (myopie) – D’avoir des maux de tête et/ou une fatigue visuelle (hypermétropie, astigmatisme)
Idée reçue n°6 : Les enfants ont moins besoin de porter des lunettes de soleil que les adultes
FAUX
Les lunettes de soleil ont 2 buts : – Protéger de l’éblouissement grâce à la teinte : les enfants y sont tout aussi soumis que les adultes – Protéger des UV via le matériau Le cristallin d’un adulte filtre environ 99% des UV alors que celui des enfants filtre de 10% à 80% maximum. Plus l’enfant est jeune, moins le cristallin est mature et capable d’absorber les UV. Ceux-ci vont donc atteindre la rétine et la faire vieillir prématurément. C’est donc l’inverse : les enfants ont plus besoin que les adultes de porter des lunettes de soleil, l’idéal étant de tous en porter !
Idée reçue n°7 : Plus l’on tarde à porter des verres pour corriger la presbytie, plus on retarde son apparition et son évolution
FAUX
La presbytie est une diminution de la capacité de mise au point des yeux qui occasionne des difficultés au près : cela commence par de simples maux de tête ou une fatigue oculaire en fin de journée (symptômes qui s’estompent avec l’ajout de lumière pour faciliter la lecture) cela évolue vers une difficulté voire une incapacité de lecture au près (surtout sur les petits caractères).En Europe la presbytie apparaît en moyenne entre 40 et 45 ans. Elle est donc liée au vieillissement des yeux, et à fortiori à l’âge (mais aussi à l’exposition aux UV). Ne pas mettre ses lunettes de vision de près ou ne pas aller consulter pour s’en faire faire lorsqu’on ressent déjà quelques symptômes n’aura en aucun cas l’effet de ralentir ou retarder la presbytie. On peut remarquer toutefois que lorsque les presbytes se mettent à porter leurs lunettes en vision de près, ils ont de plus en plus de mal à s’en passer ; cela s’explique par les faits suivants : – Plus le temps passe et plus la presbytie avance ; il parait donc normal qu’à un certain moment, les lunettes deviennent indispensables pour effectuer les même tâches – En début de presbytie, le jeune presbyte force sur ses yeux afin de pouvoir continuer à effectuer ses tâches quotidiennes ; il s’agit donc d’un effort inconfortable dont les symptômes varient en fonction de l’avancement de la presbytie et de l’utilisation visuelle. Les lunettes permettent de soulager cet effort et de le rendre de nouveau confortable. Il est donc indéniable qu’une fois que cette aide est mise en place, le système visuel peine à faire marche arrière et le presbyte a donc la sensation (clairement établie) qu’il ne peut plus s’en passer.
Idée reçue n°8 : Faire un fond d’oeil quand on est jeune n’a pas d’intérêt
FAUX
Le fond d’oeil réalisé chez l’ophtalmologiste consiste à observer la rétine grâce à un éclairage de forte intensité ; le mieux est donc de dilater la pupille à l’aide d’un collyre afin de gagner en champs d’observation. Les atteintes possibles de la rétine sont très nombreuses, et la probabilité de souffrir de l’une d’entre elles augmente avec l’âge. Toutefois, un certain nombre non négligeable d’anomalies peuvent apparaître chez les jeunes (ou du moins « non presbytes ») et, n’entrainant pas forcément de baisse de vision, elles nécessitent obligatoirement un examen du fond d’oeil afin de pouvoir être dépistées et « traitées » (exemple : décollement/déchirement de la rétine, décollement vitréen, tension oculaire, glaucome…).
Idée reçue n°9 : Une personne âgée qui voit mal avec et sans ses nouvelles lunettes, et qui n’a aucune maladie dépistée, a forcément une mauvaise correction ou des lunettes mal ajustées
FAUX
Avec l’âge, il y a un phénomène d’ « usure » de la rétine, indépendamment de toute maladie qui pourrait apparaître. C’est surtout le cas pour les cellules du centre de la rétine (celle qui permettent de lire, de fixer, de percevoir des détails fins) car elles sont plus « utilisées » que les autres. Il est donc normal qu’en vieillissant, même si la cataracte a déjà été opérée et qu’il n’y a aucune autre maladie en place, la vue ne puisse être aussi bien corrigée que quand on était jeune.
Idée reçue n°10 : Mon bébé louche, ce n’est pas normal
VRAI et FAUX
Tout dépend de l’âge de l’enfant : avant 3 mois le strabisme n’est pas inquiétant car il est normal. A la naissance, l’oeil du nourrisson est trop petit (afin de donner un oeil « normal » en fin de croissance c’est-à-dire vers l’âge de 16-18 ans). Il est donc hypermétrope : naturellement, le cerveau va déclencher de la mise au point (l’accommodation) afin de permettre de corriger ce défaut. Les muscles de l’accommodation et ceux de la convergence (qui permettent de « loucher ») sont étroitement liés, mais, à l’âge adulte, ils bénéficient d’une certaine flexibilité les uns par rapport aux autres (ce qui permet d’accommoder sans loucher et vice versa). En revanche, à la naissance, cette flexibilité n’est pas correctement établie ; le nourrisson ayant un phénomène de mise au point permanente, déclenche donc de la convergence : ses yeux louchent. Ce phénomène doit toutefois s’estomper (maturation des fibres et du système visuel), et passé 3 mois environ, un bébé ne doit plus loucher. Si cela n’était pas le cas, il faudrait alors aller consulter un ophtalmologiste afin d’en déterminer l’origine, et ainsi permettre une prise en charge afin d’éviter une amblyopie (phénomène d’oeil « fainéant »).